Développer la métacognition chez l’enseignant ? Oui, grâce à la taxonomie !

La métacognition pour les enseignants ?

Nous savons qu’un enseignant métacognitif sera plus enclin à développer la métacognition chez ses élèves qu’un enseignant qui n’a pas de réflexion métacognitive pour lui-même. En effet, un enseignant qui est dans une démarche métacognitive peut bien saisir les occasions de réflexion qui se présentent dans le feu de l’action.

Mais... comment entreprendre une démarche métacognitive quand on est enseignant ?

Avec l’aide de Nathalie Frigon de la CSMB, nous avons entrepris une réflexion pour amener les enseignants à comprendre que certaines utilisations des TIC avaient un impact sur l’apprentissage chez les élèves et que d’autres utilisations des TIC en avaient moins. Mais sur quelles bases ? Comment savoir ?

Nous avons trouvé une piste de réflexion dans la révision de la taxonomie de Bloom (développée en 1956 et révisée en 2001). Ce cadre de référence nous permet de voir rapidement la gradation des processus cognitifs chez les élèves. Processus qui sont graduels et successifs. Lorsque l’on donne aux élèves des tâches à réaliser, il est intéressant de savoir si cette tâche représente un défi pour les élèves ou si elle fait référence à un processus cognitif déjà maîtrisé et au contraire, de pouvoir constater qu’une tâche risque d’être un défi irréaliste pour le niveau des élèves.

Qu’est-ce que cette taxonomie nous révèle ?

Qu’il y a six niveaux dans les processus cognitifs. Ces niveaux ne doivent pas être nécessairement être suivis dans l’ordre, mais pour utiliser des processus cognitifs de plus haut niveau, les concepts ou connaissances factuelles doivent être connus, maîtrisés et avoir déjà été appliqués. Sinon, cet apprentissage pourra (ou non) se produire pendant la tâche plus complexe.

1er niveau : Se rappeller ou mémoriser

C’est le niveau d’activité intellectuelle le plus simple. À ce niveau, les tâches font appel à la mémoire (tables de multiplication, associer les événements historiques à des dates, associer l’animal à son habitat, repérer de l’information dans un texte...)

2e niveau : Comprendre

À ce niveau, les tâches amènent l’élève à établir des liens entre ce qu’ils savent déjà et un nouvel apprentissage, un nouveau contexte ; à trouver des exemples d’un phénomène dans leur environnement (trouver un exemple de condensation dans votre maison) ; à résumer, extrapoler, faire des prédictions simples (quelle pourrait être la fin de l’histoire), dire dans leurs mots, etc.

3e niveau : Appliquer

Les tâche se situant à ce niveau amènent les élèves à appliquer leurs connaissances ou une procédure apprise dans un exercice pratique : utiliser une formule pour résoudre un problème, chercher de l’information sur un pays, écrire un texte argumentatif en se basant sur les caractéristiques associées à ce type de texte, etc.

4e niveau : Analyser

À ce niveau, les élèves doivent déconstruire un concept en ses parties et se rendre compte des liens entre les composantes et avec le tout. Cela peut se faire en : reconnaissant l’information pertinente du superflu, en distinguant les faits des opinions, en reconnaissant les pistes des préjugés, les points de vue, les intentions, les biais, etc.

5e niveau : Évaluer

Ce niveau-ci fait appel au jugement critique, à la prise de position : en détectant les faussetés et les incohérences, l’efficacité ou l’inefficacité, la qualité ou les faiblesses d’une production, d’un produit, d’un argument, d’une conclusion, d’une oeuvre, etc.

6e niveau : Créer

C’est le niveau le plus complexe et le plus stimulant : produire un objet, une solution, un processus original, une idée résultant d’un regroupement unique d’éléments connus ; l’élaboration d’un plan détaillé pour produire un objet, un projet, une solution et la réalisation de ce plan. Ce niveau ne fait pas nécessairement référence à une production artistique puisque la créativité se situe aussi dans la résolution de problèmes.

Nathalie Frigon et moi avons dressé une liste d’exemples d’activités TIC courantes allant de la recherche sur le Web, la création de cartes conceptuelles, apprentissage d’une règle de grammaire ou démarche métacognitive VIA les TIC. Les exemples visent à montrer la gradation des processus cognitifs correspondant aux différentes activités.

Vous retrouverez en pièce jointe le document détaillé montrant ces exemples.

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