(Re)trace ton processus
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Pensez-y
« M. Pierre, j’arrive en retard à tous les matins à l’école, pourriez-vous m’aider à m’améliorer SVP ? »
« Bien sûr ! Mais j’ai besoin de quelques informations. »
C’est alors que l’élève me remet une carte avec la position de l’école sans plus.
Que puis-je lui dire ? De marcher plus vite peut être, bien que ça peut avoir un effet démoralisant pour l’élève qui entend cette phrase à tous les matins depuis des semaines.
Conclusion de cette histoire : On ne peut pas demander à une autre personne de nous aider à s’améliorer s’il n’y a pas de « bonnes » traces à analyser.
Définitions
Comme plusieurs concepts reliés à l’apprentissage, des nuances existent selon les « lunettes » avec lesquelles nous les regardons. Voici quelques nuances pour la métacogintion :
Cognitivisme : métacognition = réfléchir à notre façon d’encrypter les connaissances dans notre mémoire à long terme pour pouvoir y recourir. Quelles sont mes stratégies ? L’une des stratégies privilégiée ici est le réseau de concept qui "représente" la façon dont l’élève a encodé les informations dans sa mémoire à long terme.
Constructivisme : pour le constructivisme, l’apprentissage est une construction personnelle. D’une même notion nous avons tous une représentation qui nous est propre, fondée sur nos expériences personnelles avec notre monde et avec la connaissance. La connaissance se développe dans un contexte. Métacognition = réfléchir à la représentation que j’ai en ce moment du concept, de la notion, etc. Revenir aux conceptions que j’ai déjà eues et voir la différence, puis réfléchir aux contextes dans lesquels je pourrais réutiliser ma compétence, connaissance, stratégie.
Socio-constructivisme : l’apprentissage se produit d’abord avec les autres, puis est intériorisé. En bref, ce que l’élève est maintenant capable de faire avec de l’aide, il sera bientôt capable de le faire seul. Dans ce cas-ci, la métacognition fait appel à la réflexion sur ma capacité à effectuer une tâche seul ou non, aux stratégies que j’entrevois pour réaliser une tâche seul. Si je ne suis pas capable d’y réfléchir seul, un collègue, adulte, peut, par ses réflexions, m’aider à voir plus clair.
Dans chaque cas de « bonnes » traces sont essentielles pour parvenir à métacogner efficacement. Les TIC sont un excellent moyen de garder, de créer, de structurer ces traces.
Connaissances et habiletés méta
Afin de vous aider à vous faire une tête sur le sujet (sans pour autant devenir des experts) [1], voici une synthèse regroupant des activités/processus pour métacogner [2]
Équation méta
Le but de MétaTIC est d’intégrer les TIC dans l’acte de « métacogner ». Voici quelques idées d’outils/stratégies pour ce faire.
Examinons cette petite formule :
Elle tente de représenter ce que je comprends de la métacognition de façon « mathématicologique » (déformation professionnelle).
Examinons chaque élément de la formule et explicitons en quoi les TIC peuvent aider à métacogner.
Planification : Des outils comme un idéateur, un agenda commun, un document commun (wiki, google doc...), des liens Internet collectifs (de l’élève, du groupe, de l’enseignant), sont des TIC ayant du potentiel pour planifier une tâche.
Observation : Pour que les autres puissent observer notre démarche d’apprentissage ils doivent avoir accès à nos traces. Plusieurs outils [3] offrent un fil RSS, c’est-à-dire que les ajouts/modifications au document peuvent être suivis avec un agrégateur.
On peut ajouter au fil RSS :
- les étapes de programmation d’un robot ;
- le protocole de construction d’une figure géométrique dans un logiciel de géométrie(ici et ici et ici) ;
- l’historique d’écriture d’un texte ;
- l’écriture de ses actions dans divers outils ;
comme moyens de créer/garder/montrer des traces.
Ajustement et régulation
Pour s’ajuster on doit être conscient qu’il y a un problème. L’enseignant peut orienter l’élève, entre autres, en lui laissant des commentaires sur ses divers outils de travail (blogue, wiki, google doc ou autres). Des questions sur sa programmation d’un robot ou de sa figure géométrique sont également possible. L’élève, avec le support de ses traces, peut alors mieux réguler sa démarche.
Évaluation
L’élève de l’histoire ci-haut, en voyant ses traces comme ci-dessous pourra sûrement évaluer en partie sa démarche.
Les traces, tout comme la production, peuvent faire partie d’un portfolio. Ce portfolio peut prendre différente forme, selon les outils utilisés par l’élève. Comme par exemple l’ensemble de ses billets sur son blogue reliés au projet + les liens Internet gardés dans son outil de signets collectifs (Delicious par exemple). Ces éléments peuvent être analyser dans un esprit d’évaluation. Un document (grille, billet, exposé, capsule audio ou vidéo) « officiel » pourrait être produit pour permettre de passer à l’étape suivante de la métacogition : l’amélioration et apprentissage.
Schéma communication/métacognition RSS
Le schéma ci-dessous (réalisé avec Cmap) donne le parcours de l’information (la démarche d’apprentissage) circulant entre les élèves et l’enseignant et les élèves et...
Pour lire un texte explicitant le schéma, voir : Communiquer en MST, idées d’utilisations du Web 2.0
[1] De la lecture plus approfondie sur la métacognition pourra être faite après la journée de formation.
[2] Le document original est ici. Télécharger le tableau seulement.
[3] Quelques outils offrant un fil RSS sont discutés dans la présente section du site.