Les aides à l’écriture et la métacognition
Les aides à l’écriture peuvent être utilisées par toutes les catégories d’élèves, mais elles n’auront pas la même portée. Si pour certains élèves (doués ou performants) l’aide technologique peut être « intéressante », pour d’autres (élèves dans la moyenne) elle sera « utile » alors que pour une autre catégorie d’élèves (handicapés, en difficulté, ou en trouble d’apprentissage) elle sera « indispensable ».
Pour comprendre la portée des aides à l’écriture comme support à la métacognition, il faut d’abord définir les concepts qui s’y rattachent, telles les notions suivantes : « aide », « aide à l’écriture », « les types d’aides » ainsi que les différentes « fonctions d’aides » disponibles.
Qu’est-ce qu’une aide à l’écriture ?
Une aide à l’écriture est une assistance qui permet à l’élève de réaliser une tâche ou de développer une compétence qu’il ne pourrait (ou difficilement) réaliser ou développer sans le support de cette aide technologique.
Les types d’aide à l’écriture
L’aide à l’écriture se subdivise en trois types d’aides :
L’aide à la rédaction : est une assistance technologique qui supporte l’élève dans sa tâche d’écriture reliée principalement :
à la planification
à l’organisation
à la rédaction d’un texte.
L’aide à la correction : est une assistance technologique qui supporte l’élève dans sa tâche d’écriture reliée principalement :
à l’objectivation
à la révision
à la correction de son texte.
L’aide à la lecture (en situation d’écriture) : est une assistance technologique qui supporte l’élève dans sa tâche d’écriture reliée principalement
à la lecture
à la relecture
Les fonctions d’aide
Le type d’aide à l’écriture est identifié par les différentes fonctions d’assistance reliées aux tâches d’écriture. Certains outils, offrent une seule fonction d’aide ( exemple : correcteur orthographique ) ; d’autres outils présentent plusieurs fonctions d’aide ( exemple : correcteur orthographique, prédiction de mots et synthèse vocale) ; on dira alors de ces outils qu’ils sont multifonctionnels. L’identification du type d’aide se fera selon la fonction d’aide principale qui distingue et caractérise l’aide technologique à l’écriture.
Il existe une variété de fonctions d’aide technologique pouvant être utilisées pour soutenir l’élève dans la rédaction, la correction, la lecture ou la relecture de son texte : la synthèse vocale, la reconnaissance vocale, la voix numérisée, la prédiction de mots, la reconnaissance optique de caractères (ROC), le correcteur orthographique, le correcteur grammatical, le correcteur de dysorthographie, les différents types de dictionnaire (définitions, synonymes, antonymes, cooccurrences, conjugaison, visuel, etc) le crayon numériseur, le crayon digital enregistreur, le surligneur orthographique, l’idéateur ou organisateur d’idées, etc.
L’aide à l’écriture comme support à la métacognition
Un médiateur
L’aide à l’écriture peut jouer un rôle très important pour soutenir la démarche pédagogique métacognitive de l’intervenante scolaire auprès de son ou de ses élèves. L’aide technologique devient à la fois un outil d’aide à l’enseignement et un outil d’aide à l’apprentissage. Sa principale force réside alors dans le fait qu’il agit comme médiateur entre l’enseignement des stratégies métacognitives de l’intervenante et leur actualisation efficace par l’élève en situation d’écriture. En effet, les différentes fonctions d’aide technologique, de par leurs caractéristiques propres, « aident » l’élève à actualiser ses connaissances métacognitives en habiletés métacognitives. Ce lien est rendu possible parce que l’aide technologique joue principalement trois rôles : celui de conserver des traces, celui d’agir comme miroir et celui de révéler à la conscience.
Conserver des traces
Par exemple, des outils comme Google doc, la reconnaissance vocale ou la voix numérisée laissent des traces de la production de l’élève. Ces moyens conservent les actions de l’élève. Par exemple, tous les écrits des élèves travaillant en télécollaboration sur le même document Google doc sont conservés. Il est possible d’identifier ceux qui ont écrit et la séquence d’écriture. De même, la reconnaissance vocale convertit les idées transmises par l’élève avec sa voix en texte numérique alors qu’un logiciel d’enregistrement vocal conservera le message vocal dicté par l’élève. Il devient alors plus facile, à la fois pour l’intervenante et pour l’élève, d’objectiver et de réviser le raisonnement de l’élève ou à tout le moins de revoir sa démarche et les stratégies qu’il a utilisées.
Agir comme miroir
Ces moyens peuvent également servir comme miroir en reflétant à l’élève ce qu’il a vraiment écrit ou produit. C’est notamment le cas de la synthèse vocale qui fournit une rétroaction vocale du mot tel que l’élève l’a écrit. Par exemple, si, au lieu d’écrire « confortable » celui-ci écrit « confordable », le logiciel de synthèse vocale lira « confordable ».
Révéler à la conscience
Ce faisant, l’aide agit comme un révélateur et souligne à la conscience de l’élève, les erreurs possibles, erreurs qu’il n’a pas su découvrir par lui-même. Cet aspect est particulièrement évident par exemple, avec le surligneur rouge (correcteurs) qu’on retrouve dans WordOffice ou OpenOffice, indiquant à l’élève une faute potentielle. Plusieurs élèves peuvent relire leur texte sans voir leurs « fotes ». Le surligné alerte l’élève et l’oblige à faire un temps d’arrêt et de réflexion. L’aide « active » la conscience de l’élève, elle devient son commutateur qui permet « d’allumer » l’élève à sa démarche métacognitive.
Un catalyseur
Parce qu’elle conserve les traces de la production de l’élève et parce qu’elle l’invite à faire un temps d’arrêt et de réflexion, l’aide favorise la régulation et à l’objectivation de l’élève en démarche d’écriture. Elle devient alors un catalyseur du processus métacognitif de l’élève et un prolongement de l’intervenante en facilitant l’actualisation des stratégies qu’elle lui aura enseignées.